Rencontre avec l’association « Krousar-Thmey », qui scolarise des enfants aveugles ou sourds au Cambodge.


Nous avons rencontré Krousar-Thmey à Siem-Reap (Cambodge), presque par hasard, sur le guide du routard d’une auberge. L’article expliquait que l’association avait des écoles spécialisées pour des élèves avec des déficiences visuels ou auditives. On a tout de suite été très intéressés par leurs actions, et nous nous sommes rendus dans une de leurs écoles, celle de Siem-Reap.


Là-bas nous sommes accueillis par un jeune homme, étudiant et volontaire de l’association, qui a lui-même bénéficié de l’aide de Krousar-Thmey, étant non-voyant. Il nous raconte l’histoire de l’association, et avec lui nous tentons l’expérience de « la pièce noire ». Une salle plongée dans l’obscurité totale, pour sensibiliser et faire connaître toute les difficultés qu’une personne non-voyante rencontre au quotidien. À l’intérieur de cette pièce d’une quarantaine de m², il y a des obstacles comme des marches, des motos, des sols différents avec du gravier, du sable, de l’herbe, il y aussi des cloisons. Autant de choses de la vie de tous les jours, facile à appréhender quand on voit, et qui sont des barrières lorsqu’on est non-voyant. L’expérience n’a duré qu’un quart d’heure, mais c’était une bonne prise de conscience.


L’association a été créée en 1991 par Benoît du Château-Arminjon pour venir en aide aux enfants des camps de réfugiés à la frontière Thaïlande-Cambodge, qui fuyaient l’oppression des Khmers rouges. En 1992, la structure ouvre un premier centre de protection pour enfants abandonnés à Siem-Reap, 40 enfants sont rapatriés depuis les camps de Thaïlande à ce centre. En 1994, la première école pour enfants aveugles est ouverte à Phnom-Penh, et en 1997 ils ouvrent une école pour enfants sourds et créent la langue des signes en Khmer.


Aujourd’hui, Krousar-Thmey, qui signifie Nouvelle Famille en Khmer, gère 5 écoles spécialisées dispersées dans le Cambodge. Elle a permis à de nombreux enfants sourds ou aveugles d’intégrer des classes d’écoles publiques et même d’université, chose très rare au Cambodge voire impossible. En 2016 c’était près de 3 000 enfants qui étaient soutenus par l’association. Nous avons rencontré Samy Hean, inspectrice pour Krousar-Thmey, à Phnom-Penh. Auparavant professeure pour l’association, aujourd’hui elle tente d’améliorer les technique d’apprentissage et de conseiller les professeurs sur différentes méthodes d’enseignements spécialisés.


Pour plus d'informations, voici leur site internet:

http://www.krousar-thmey.org/