La Chine, ce vaste territoire que nous n'étions pas certain de pouvoir traverser! En effet, le visa s'annonçait difficile à obtenir... Pour cause, lorsque le visa chinois est délivré, vous avez 3 mois pour l'utiliser, ce qui rendait impossible de le faire avant notre départ... Comme pour le visa Iranien, nous devions donc le faire dans le pays précédent, pour nous le Kirghisistan ou le Kazakhstan. Mais l'ambassade de Chine au Kirghizistan n'en délivre plus depuis 4 ou 5 ans, suite à un attentat dans ses locaux, et la plupart des voyageurs ne l'obtiennent pas au Kazakhstan ! Nous avons donc choisi d'envoyer nos passeports à une agence en France qui les a transmis à l'ambassade de Chine à Paris. Et au bout de 2 bonnes semaines nos passeports nous revenaient à Bishkek ! Nous obtenons donc un visa double entrées, avec 30 jours pour chaque entrée. Une fois en Chine, le but est de rejoindre Macao en 30 jours, où nous bénéficions de 90 jours d'autorisation sans visa, et ensuite d'utiliser la deuxième entrée de 30 jours pour rejoindre le Vietnam !

Nous pouvions continuer le voyage sur la terre ferme!

Depuis le Kirghizistan, nous sommes repassés par le Kazakhstan pour atteindre l'Empire du milieu, dans une région Ouïghours, une éthnie aux coutumes proches de celles Kazakes. La population est en majorité musulmane, c'est une exception en Chine. Les paysages désertiques, secs et parfois montagneux sont très différents de ce que l'on imagine de la Chine ! Arrivés à la frontière, nous avons envoyé le vélo dans un train de marchandises à Guiyang, un voyage de 4000km qui le conduit vers le sud-centre du pays. Il mettra normalement 7 jours pour y arriver. Nous en attendant, nous prenons un train pour Tourfan, la ville Ouïghours, on y passe 2 jours et on fait même une visite "à la chinoise" dans un minibus, à la découverte des environs! On s'aperçoit que les Chinois sont plutôt sympas, qu'ils essaient souvent de nous aider, mais c'est très difficile de communiquer, rare sont ceux qui parlent anglais, et même lorsque l'on essaie de parler avec le corps, on voit que nous n'avons pas les mêmes codes ! Alors on a appris quelques mots en chinois, mais pas facile de faire le bon accent !

Après la ville de Tourfan, nous sommes allés rejoindre notre vélo à Guiyang, toujours en train, un voyage de 40h dans le même train, c'était quelque chose! Et le tout sans couchette, sur des sièges classiques, par carré de 6 places, heureusement que PARFOIS, le train se vidait un peu pour que l'on puisse "s'allonger". Nous avons retrouvé notre tandem le lendemain de notre arrivée, ouf, soulagés !

Nous voilà donc partis en direction de Guilin, mais surprise, la route que nous avions repéré sur la carte est une autoroute interdite aux vélos, aïe, au lieu des 1200 km prévu pour atteindre Macao, nous en aurons 1600, il va falloir se lever plus tôt le matin! On passe par des routes tout en travaux, pas facile, il y a beaucoup de trous, de boue et de poussière. Nous y cassons notre bielle de direction, heureusement un gentil monsieur nous la ressoude ! Nous étions dans le Guizhou, on a appris que cet état avait été un peu délaissé jusqu'à maintenant, aujourd'hui on a l'impression que tout est en travaux, on a aussi su que le gouvernement fait construire de nouveaux habitats pour la population qui aujourd'hui vit dans de modestes maisons en bois. Malgré cela on dirait bien que toutes ses vieilles maisons sont électrifiées. Ici les gens vivent essentiellement de leur culture, chaque petite pièce de terre est utilisée pour faire pousser quelque chose.

Nous ne voyons pas beaucoup de touristes, mais 2 fois des Français en 700km. Un peu avant Guilin, nous croisons un couple de voyageurs Allemands à vélo, ils nous conseillent de nous arrêter à Longhi, un site où l'on peut visiter des rizières en terrasse. Nous les écoutons. À ce moment là nous comprenons que pour visiter en Chine, il faut payer. Ici il y a une entrée d'environ 12€ par personne à régler pour se balader dans une zone de 15/20km de rayon. On a eu un peu de mal à comprendre lorsqu'on a vu la route fermée par une barrière, avec une grande billetterie à côté. Bon on a quand même payé, pour ne pas être venus pour rien! Et pour se reposer, on loue un scooter pour visiter ces villages et ces rizières.

Ici, on grimpe aux sommets des rizières où il a des vues magnifiques. Ce jour là, Natacha glisse sur une pierre, et s'ouvre le petit doigt ! C'était la fin de journée alors nous sommes tout de suite rentrés à l'hôtel, où la gérante nous a beaucoup aidé ! Elle nous a d'abord emmené à l'infirmerie de la petite ville, mais le médecin ne pouvait pas recoudre, donc direction l'hôpital de la ville la plus proche à une vingtaine de minutes, là encore avec notre sauveuse ! Là-bas nous sommes tout de suite pris en charge par un médecin qui fait 8 points de sutures à Natacha, et oui c'était bien ouvert, les points s'enlèveront tout seul, on va changer le pansement tous les jours.

Après les rizières en terrasses nous avons découvert les montagnes, ou rochers Karstiques de la région de Guilin et Xingping. Là aussi nous louons un scooter à la journée pour explorer les environs et aller se perdre dans de petits villages. Nous reprenons la route vers le sud-est et traversons pendant 2 jours une zone très industrialisée, qui sent mauvais les produits chimiques, bien loin de la nature et des cultivations manuelles vues précédemment ! Notre prochaine grosse étape a été Canton, ici le peu de mots que nous connaissons en Chinois ( en Mandadarin ) est prononcé très différemment ! On a encore un peu plus de mal à se faire comprendre...Nous n'arrivons plus à dire que nous sommes Français ! Mais nous apprécions beaucoup cette ville, avec toutes ces choses à goûter aussi! La Chine aura été une grande découverte de différentes saveurs, même si nous avons plusieurs fois été choqués en voyant du chien au menu, ou même du chiot, tourner autour d'une broche... Nous avons donc vite appris à dire "pas de chien" quand on passait notre commande... En général les chinois mangent beaucoup de viande, et on voit beaucoup de boucheries à ciel ouvert, où sont étalés les têtes de canards ou de cochons, ou bien même les pâtes de poules, que les Chinois ont l'air d'adorer.

Après Canton nous sommes donc arriver dans les temps impartis de notre visa à Macao, ville et "région administrative spéciale" de Chine. Après avoir été Portugaise, elle est devenue Chinoise, mais avec un régime particulier, qui par exemple nous donne ( nous français ) le droit d'y séjourner pendant une durée de 90 jours sans visa. La ville est souvent connue pour ses casinos, car les jeux d'argent sont officiellement interdits en Chine. Mais Macao n'est pas qu'un Las Vegas chinois, elle a une grande richesse historique! Nous y restons une semaine pour visiter aussi bien les temples que les nombreuses églises datant du début de la colonisation portugaise. Ici, communiquer devient plus facile, il y a plus de touristes dans une petite zone donc l'anglais est plus développé, nous rencontrons aussi des personnes parlant le portugais et même l'espagnol. On nous a dit que seulement 10% de la population Macanaise était lusophone. 

Après cela nous faisons notre deuxième entrée en Chine, pour se diriger vers le Vietnam, nous traversons des champs de palmiers, et profitons un peu de la mer. Cette région est peu touristique, les locaux sont très étonnés de nous voir. Nous avons différentes réactions, certains nous prennent en photos, ou même en vidéos depuis leur voiture ou leur moto. Personnellement, nous avons du mal avec ce genre de comportements, cela arrive lorsque nous roulons, les personnes se mettent à notre hauteur et nous filment sans même nous dire un mot, nous sommes bien conscients que l'on attire la curiosité avec notre étrange tandem, mais il faut bien avouer que cela reste très dérangeant voir énervant parfois d'être filmés par des inconnus... Il y a aussi beaucoup de personnes qui demandent des selfies, là aussi, sans que l'on ait discuté, juste pour avoir une photo de soi avec un touriste occidental... On s'est dit que cela était sûrement dû à la grosse mode des réseaux sociaux en Chine, facebook n'y est pas autorisé mais les Chinois ont l'air très très"connectés" avec beaucoup d'autres applications. Heureusement ce n'était pas que cela. D'autre fois, leurs portables servaient de traducteurs, pratique pour échanger ! Notre déception aura été de ne pas avoir pu rencontrer d'associations. Nous étions pourtant en contact avec une structure qui a décliné notre invitation au dernier moment, pour cause de trop grosses complications administratives, en raison d'un état qui contrôle beaucoup. Nous avons aussi essayer de rencontrer plusieurs structures à Macao, mais n'avons pas eu les autorisations de prendre des images. 

La Chine aura été une découverte de tous les jours, de chaque instant, un autre monde, une autre culture, passionnante.