Arrivés au Cambodge par le nord, c’est dans ce pays que nous avons rapidement quitté le Mékong que nous suivions depuis plusieurs jours. On nous avait prévenu sur la possibilité de « bakchichs » à la frontière, et effectivement, côté Laotien, on nous a demandé la somme de 2 Dollars par personne pour avoir le tampon de sortie. En présentant l’équivalent de 3 Dollars en Kip (monnaie du Laos) , pour nous 2, le policier accepta, cela nous a bien prouvé qu’il ne s’agissait pas d’une taxe officielle ! Bref, pas de souci côté Cambodgien.

Notre première étape a été Siem Reap, ville où logent les touristes (comme nous !) allant visiter les fameux temples d’Angkor ! Pour nous y rendre, nous avons roulé 3 ou 4 jours dans une région assez désertique, il y a très peu de villes, où très petites, pas de relief, un paysage assez monotone de champs à moitié en friche, où l’on voit paître quelques vaches. Les habitations sont très sommaires, les quelques épiceries n’ont pas grand-chose à proposer, les boissons sont stockées dans de très grosses glacières approvisionnées quotidiennement en glace, pas de frigo ici. La population est plutôt chaleureuse, souvent les gens nous disent « Bye-bye ! » pour nous dire « bonjour » et nous avons droit à beaucoup de sourires. Nous avions beaucoup aimé le Laos pour la sympathie de ses habitants, le Cambodge nous a aussi très bien accueilli ! Les temples d’Angkor sont bien sûr une visite à ne pas manquer pour un étranger au Cambodge. Certains bâtiments sont très bien conservés, arborant de magnifiques bas-reliefs, des statuts, ou tant d’autres choses qui nous aident à comprendre la période de l’empire Khmer, entre le 9ème et le 13ème siècle. D’autre temples, plus délabrés, ne perdent pas leur charme pour autant, ce mélange entre les vieille pierres et la végétation, avec les fromagers par exemple, qui prend le dessus sur les constructions humaines, donne une ambiance mystique aux différents sites. Le bémol sur le site d’Angkor, est dû à sa popularité et donc à son aspect d’attraction touristique. En effet, le site accueille des millions de visiteurs chaque année et la visite de certains temples est parfois frustrante lorsque l’on se retrouve  entouré de dizaines, même de centaines de touristes, ne respectant pas toujours l’autre.

Après Siem Reap nous avons continué notre route vers Phnom Pehn, la capitale, en faisant en détour par l’île de Koh Pen, un havre de paix sur le Mékong, Là-bas, nous avons fait beaucoup de belles rencontres ! À Phnom Pehn, nous avons eu le plaisir de rencontrer deux associations : Pour un Sourire d’Enfant, qui scolarise 6 000 enfants au Cambodge, et Krousar Thmey, spécialisée dans la scolarisation d’enfants sourds ou aveugles. Avec cette dernière association nous avons pu faire l’expérience pendant une vingtaine de minutes, de ce que peut vivre une personne non-voyante. Nous avons été plongés dans le noir complet dans une pièce avec différents objets. Une personne non-voyante nous guidait en nous expliquant ce qu’elle doit vivre au quotidien, c’était une très bonne façon de se rendre compte des difficultés de ce handicap. C’est aussi à Phnom-Pehn que nous avons été très touché par l’histoire du massacre organisé par les Khmers Rouges, qui est très bien raconté au musée du génocide.

Après avoir visité la ville nous avons continué notre route vers Sihanouville, pour nous rendre sur l’île de Koh Rong Samlem, située dans la baie de Thaïlande. Nous y avons fait du snorkeling et nous nous sommes bien reposés de nos kilomètres de vélo ! Baignade et bons petits plats étaient au programme !

De retour sur le continent, nous avons pris la direction de la Thaïlande. Pour cela, nous avons dû franchir le massif des Cardamomes, et ce n’était pas chose facile, le dénivelé était parfois très raide et la chaleur n’aidait pas ! C’est juste avant ce massif que nous avons cassé notre dérailleur arrière, nous avons dû rouler tant bien que mal sans dérailleur, la chaîne toute détendue, nous devions pousser le vélo à la moindre petite côte, sinon la chaîne sautait, ça nous a pris 4 heures pour faire 25 km dans ces conditions ! Nous sommes tout de même arrivés au but après beaucoup d’efforts ! Cette région du Cambodge était cependant très différente de ce qu’on avait vu avant dans ce pays. La végétation y était abondante, et le relief nous a beaucoup changé du plat habituel, donnant de très beaux paysages !

Encore beaucoup de très bons souvenirs après avoir passé un mois au Cambodge, et aussi un pays qui nous aura marqué par son histoire difficile qui nous laisse imaginer le courage de son peuple !